SIHH 2015: Bugatti Anniversaire, Dix ans de partenariat
SIHH 2015: Bugatti Anniversaire, Dix ans de partenariat
La rencontre entre Parmigiani Fleurier et Bugatti survient en 2001. A cette époque, la prestigieuse écurie de Molsheim est à la recherche d’une association forte avec une entreprise horlogère qui réponde à des critères bien précis. Il faut que la marque ait une propension à l’excellence technique, mais aussi artistique, un sens accru du design et de l’élégance des formes. Cette marque doit également avoir une manufacture indépendante, c’est-à-dire possédant une liberté de fabrication qui rime avec un potentiel créatif sans bornes.
C’est en toute logique que Bugatti noue son destin avec Parmigiani Fleurier et officialise leur partenariat en 2004, car la marque répond à toutes ses attentes et bien au-delà. Depuis, la manufacture fleurisanne s’évertue à créer les garde-temps de la collection Bugatti qui sont bien plus qu’une montre estampée d’un logo de voiture ; elles sont l’incarnation d’une voiture en montre.
BUGATTI ANNIVERSAIRE – Trois Editions pour célébrer une décennie
Pour célébrer les dix ans du partenariat, Parmigiani Fleurier présente en 2014, trois éditions limitées du garde-temps Bugatti. La marque choisit de se baser sur le modèle iconique de la Bugatti 370 et son mouvement tubulaire transversal. Cette montre, qui avait inauguré le partenariat en 2004, représente son esprit créatif d’avant-garde et la recherche de prouesses techniques qui est à sa source.
La Bugatti Mythe, la Bugatti Victoire et la Bugatti Révélation sont les trois nouvelles réalisations de cette Edition Limitée Anniversaire. Chacune de ces trois pièces éclaire à sa façon, un aspect du partenariat ou une facette propre au monde automobile qui a stimulé la création horlogère.
La Bugatti Mythe représente l’alliage de l’industriel avec l’artisanal tel qu’il existe dans le monde automobile ; la Bugatti Révélation incarne la recherche d’identification entre la Voiture et la Montre qui a guidé l’ensemble du partenariat ; la Bugatti Victoire, enfin, véhicule les symboles de vitesse et de puissance qui ont défini les voitures Bugatti depuis la création de l’entreprise.
HISTORIQUE DES PIECES
BUGATTI TYPE 370 – Naissance d’une lignée de démesure
C’est la Bugatti Veyron, un bolide dont la carrosserie dévoile un moteur imposant, qui a inspiré la première création horlogère de la collection Bugatti.
Au terme de six années de recherche et développements, les manufactures de Parmigiani Fleurier présentent l’impensable en 2004. Le garde-temps baptisé « Bugatti 370 » comporte un mouvement démesuré de forme tubulaire qui se porte comme un bloc moteur au poignet avec un affichage latéral de l’heure.
Ce mouvement, qui est en pleine vue du porteur, tient plus de la mécanique automobile qu’horlogère car il est assemblé selon un axe transversal au lieu d’être disposé sur la surface plane d’une platine unique. Les différents modules du mouvement – l’organe réglant, le train d’engrenage, la réserve de marche, le double barillet – sont structurés par sections sur pas moins de cinq platines qui s’alignent dans le prolongement tubulaire du bloc. Ces modules ou « étages » communiquent en synergie grâce à un arbre de transmission traversant l’ensemble de part en part et permettant de synchroniser les actions selon le principe exact d’un moteur de voiture.
Cette première mondiale absolue implique de repenser l’ensemble des conventions horlogères et de contourner plusieurs défis. Le barillet par exemple, n’est plus accessible car son module se trouve au cœur du bloc. Obligées de renoncer au système de remontage et réglage traditionnel par la couronne, les manufactures de Parmigiani Fleurier élaborent un outil unique au monde de la forme d’un stylo, qui accède au double barillet par le cristal de fond. Cet outil emmagasine une force qu’il retransmet au mouvement pour son remontage ou sa remise à l’heure et constitue une autre première mondiale inhérente à la Bugatti 370, une solution élégante jamais vue en horlogerie et brevetée depuis
Le porteur de la Bugatti 370 peut observer chaque détail minutieux des 337 composants du bloc-moteur qu’il a au poignet grâce aux six glaces saphir qui entourent la pièce. Ces glaces ont pour la plupart une forme dite « gauche » qui suit les contours du mouvement sans répondre à une formule géométrique pure. La fabrication de ces glaces saphir atypiques est d’une complexité rare.
La Bugatti 370 qui célèbre l’ouverture du partenariat en 2004, est l’incarnation véritable d’une voiture en montre. Elle reflète à elle seule le potentiel d’une marque dont le pôle horloger est indépendant et verticalisé. Chacune d’entre ses entités est en dialogue et combine son expertise afin de contourner les défis qui surviennent lorsqu’on a l’audace de sortir des sentiers battus et finir par donner vie aux créations les plus démesurées.
BUGATTI ATALANTE – Premier Chronographe Flyback
En 2005, le partenariat s’enrichit d’un nouveau garde-temps qui s’apparente au coupé Atalante Type 57S Sport, la première voiture de tourisme iconique des années trente. Pour lui faire honneur, Parmigiani Fleurier manufacture son premier chronographe flyback qui apporte une touche sportive à la collection naissante.
L’esthétique de la pièce est guidée entièrement par les traits distinctifs de la voiture. Le boîtier rond, d’un certain classicisme est travaillé pour que son profil forme une zone satinée qui rappelle les « prises d’air » retrouvées sur les ailes latérales du coupé Atalante. Son cadran est l’incarnation d’une calandre de voiture et laisse entrevoir, derrière cette façade automobile, quelques traces horlogères – les rouages du mouvement et le disque de quantième comportant la date.
La complication du chronographe flyback – c’est-à-dire un chronographe qui se réinitialise et repart instantanément sur une simple pression – épouse les impératifs du monde automobile, un monde où chaque fraction de seconde est précieuse.
BUGATTI SUPER SPORT – Un pas de plus dans la démesure
Solidement vissée au poignet d’un pilote d’essai, lancée à 431 km/h, la Bugatti Super Sport est inaugurée dans la démesure en 2010, à son image.
Portant le même nom que le bolide dont il s’inspire, cette montre est un bloc moteur sur le poignet qui prend la forme spectaculaire d’une corne de profil Parmigiani Fleurier. Elle répond au même principe que la première Bugatti Type 370 qui avait consisté à répartir les modules d’un mouvement démesuré sur plusieurs platines. Mais au lieu d’une succession transversale, la Bugatti Super Sport présente une mécanique conçue en escalier afin d’épouser la forme hélicoïdale du boîtier.
En première mondiale, l’affichage de l’heure est renvoyé de 90° par rapport à l’axe du mouvement grâce à un système de pignons à engrenage conique. Ces pignons très complexes assurent la synergie entre les deux plans perpendiculaires du mouvement de la Bugatti Super Sport, jouant le même rôle qu’un arbre de transmission dans la mécanique automobile.
Pour cette pièce, les manufactures du pôle horloger Parmigiani Fleurier conçoivent la couronne dynamométrique la plus complexe à ce jour – pas moins de douze composants – qui assure deux fonctions primordiales. Tout d’abord, une fonction de débrayage qui désengage le mouvement lorsque son remontage est complet. Cette protection externe au mouvement est une invention brevetée et une première mondiale qui garantit que le remontage excessif n’ait aucune incidence néfaste.
La seconde fonction est un système de baïonnette qui permet à la couronne de s’écarter du profil pour le remontage et la mise à l’heure, puis de se réintégrer à fleur de carrure au terme des réglages. Cette innovation confère une harmonie esthétique évidente à la pièce en même temps qu’elle protège la couronne et sa tige de remontoir qui sont moins exposés.
Tous les détails esthétiques de la Bugatti Super Sport sont pensés pour que le rapprochement des mondes automobiles et horlogers soit complet. L’indication de réserve de marche évoque une jauge d’essence, chaque rouage du mouvement est taillé en forme de jante et la silhouette de la pièce toute entière s’apparente aux contours de la voiture.
La Bugatti Super Sport est une nouvelle illustration d’une marque au pôle horloger parfaitement indépendant qui sait donner vie aux créations les plus démesurées.
BUGATTI AÉROLITHE – Un mystère recréé
La Bugatti Aérolithe se volatilise de la surface de la terre peu après sa présentation en 1935, en laissant le souvenir d’une carrosserie futuriste en alliage de magnésium, incroyablement légère et résistante mais dangereusement inflammable. Ce péril avait déterminé l’esthétique entière de la voiture. La soudure traditionnelle des pièces étant impossible, Bugatti avait conçu la carrosserie en deux pièces longitudinales, rivetées ensemble au moyen d’une structure en épine dorsale, traversant la voiture de sa pointe à son arrière.
Pour répondre à ce design révolutionnaire, Parmigiani Fleurier créé en 2013 la Bugatti Aérolithe, un chronographe flyback inspiré de la voiture mystérieuse. Les quatre cornes de la pièce et les deux poussoirs du chronographe sont façonnées avec une arête qui évoque la carrosserie rivetée de l’Aérolithe.
En accord avec la voiture de course qu’elle représente, le garde-temps Bugatti Aérolithe est équipé du module fly-back qui, à l’instar de la montre Bugatti Atalante, a la particularité d’être reporté sur 180° pour une meilleure facilité d’usage. Les poussoirs sont plus préhensibles, accessibles du pouce et non de l’index car ils sont situés à 8 et 10h au lieu de se trouver à 2 et 4h comme le veut la norme.
TROIS EDITIONS ANNIVERSAIRE
En hommage à la première montre du partenariat, la Bugatti type 370, les trois Editions Anniversaire reprennent sa forme tubulaire qui avait créé la sensation en 2004. C’est un retour à la toute première interprétation d’un bloc moteur au poignet.
Chacune de ces trois montres, baptisées Bugatti Mythe, Bugatti Révélation et Bugatti Victoire, éclairent un aspect frappant du partenariat.
BUGATTI MYTHE
La Bugatti Mythe incarne dans son esthétique, la collaboration des sphères industrielles et artisanales dans le monde automobile. Elle véhicule ce symbole fort par les deux surfaces distinctes que comporte sa carrure, formant une harmonie bicolore. La première surface est gris-anthracite piquetée et représente par son aspect « brut », la facette industrielle du travail automobile ; la seconde surface est patinée et dorée en laissent deviner la touche raffinée de l’artisan qui apporte sa contribution irremplaçable à l’ensemble.
Cette alliance de l’industrie avec l’artisan existe chez Parmigiani Fleurier aussi bien que chez Bugatti. Les deux sphères combinent leur potentiel dans chaque création horlogère ou automobile en faisant la force des deux marques et de leur partenariat.
Autre clin d’œil aux sources, la Bugatti Mythe fonde son esthétique sur l’élément emblématique qu’est la calandre type 57. Ornant les premières voitures Bugatti, cette calandre iconique présente une structure faite de lignes et non pas d’alvéoles contrairement aux calandres classiques qui lui ont fait suite. Ces lignes sont reprises sur le cadran de la montre qu’elles prolongent vers le bas en débordant du périmètre ovale propre aux montres Bugatti. Ce cadran affirme la touche art déco des premières créations de Bugatti et fait de la montre un hommage aux voitures mythiques de l’écurie de Molsheim.
BUGATTI RÉVÉLATION
La recherche qui a traversé l’ensemble du partenariat consistant à incarner une voiture en montre est célébrée dans l’esthétique de la Bugatti Révélation.
Son design est basé sur la calandre de la Bugatti Veyron avec sa structure d’alvéoles en losanges serrés. Ce motif est reproduit à trois endroits de la pièce: sur le cadran, au-dessus du mouvement, sur le bracelet – et comporte une signification différente pour chaque occurrence.
Le cadran de la montre incarne une calandre de voiture de manière assez littérale. D’autres cadrans de montres Bugatti comportaient jusqu’ici l’évocation d’une calandre mais jamais la structure de grille alvéolée n’avait-elle été aussi claire. Les dimensions infimes de cette calandre miniature ont requis une découpe au laser ultra-précise.
Le motif à losanges se retrouve au-dessus du mouvement tubulaire où il s’articule de manière amovible en voilant ou dévoilant l’impressionnant bloc moteur de la montre. Ce cache incarne un capot de voiture et reproduit exactement sur la montre, le lien entre la carrosserie d’une voiture et son moteur. Il est façonné entièrement à la main, par une technique de bijouterie d’artisanat qui contraste avec la découpe laser de la calandre en miniature.
Enfin, ce motif en losanges est reproduit en longueur et dans des dimensions beaucoup plus généreuses sur le bracelet. Par une technique de maroquinerie dite « débossage » qui imprime une dépression formant le motif, le bracelet unique de la Bugatti Révélation évoque le capitonnage des sièges de voitures.
BUGATTI VICTOIRE
Rien n’est innocent dans le motif de la Bugatti Victoire. Il est formé de V concentriques qui semblent souffler la Vitesse, la Victoire – tous ces mots qui ont pu qualifier le prestige de l’écurie Bugatti depuis ses débuts. Il évoque aussi les traces de freinages laissés sur la piste par un bolide à la poursuite d’exploits. Enfin, par sa structure concentrique, ce motif attire l’œil vers le cœur de la pièce, c’est-à-dire le mouvement, ou « bloc-moteur » qui a fait le succès de la montre.
C’est un imposant travail de gravure sur le boîtier qui a abouti à ces formes géométriques si pures. Celui qui a gravé patiemment au burin chaque segment du motif est le même artisan qui avait gravé la Bugatti Centenaire en 2004, une des premières pièces de la collection.
Les parties latérales sont également serties et opposent un contraste saisissant avec la gravure qui n’est ni polie ni rhodiée et ressemblent presque à de l’or noir. Le satinage faisant ressortir la matière brute éclaire d’autant plus par contraste le travail décoratif du motif.
Le bracelet en cuir a été ajouré pour reprendre et perpétuer le motif en V le long du poignet. C’est une pièce unique qui est obtenue par un procédé de découpe par jet d’eau – vu que la découpe au laser brûlerait le cuir irrémédiablement.