Parmigiani Bugatti Aérolithe: héritage et sportivité
Nombreux sont les partenariats entre automobile et horlogerie. Telle une évidence, cette union entre motoristes s’affirme comme un passage obligé pour de nombreuses marques horlogères.
Bien souvent hélas, la collaboration se limite pour l’un, à une inscription décalquée sur le cadran d’une montre et pour l’autre, à une horloge, bien souvent à quartz et «non swiss made», plantée au milieu d’un tableau de bord. Pourtant, dès ses débuts, l’épopée de l’automobile a été secondée par des instruments mécaniques de mesure du temps. Des compteurs 8 jours des voitures de sport des années 30, en passant par les montres bracelet à affichage incliné pour lire l’heure la main sur le volant, l’horlogerie a trouvé dans cette industrie naissante un débouché propice et fertile en innovations.
C’est sans conteste le chronographe qui symbolise le mieux la rencontre de ces deux univers mécaniques. Dès les années 60, le chronographe de poignet connaîtra son heure de gloire avec la médiatisation des sports automobiles.
Industrie automobile et Haute Horlogerie réunies dans un garde temps d'exception
Popularisé par des films comme Grand Prix ou encore Le Mans, les pilotes automobiles sont alors les véritables héros de leur époque, emportant dans leur succès le chronographe au statut de must have pour l’homme d’action.
La Parmigiani Fleurier Bugatti Aérolithe
Parmigiani Fleurier et Bugatti: partenariat sous le signe de l’excellence.
Partenaire officiel de Bugatti depuis 2001, c’est en 2004 que Parmigiani dévoile le modèle Bugatti 370, véritable icône née de la collaboration entre la manufacture horlogère de Fleurier et le fabricant automobile de Molsheim. L’approche est radicale, comme pour la conception d’une super car, guidé par la seule quête de performance et d’efficacité. Emerveillé de pouvoir contempler le moteur de la Bugatti Veyron à travers la lunette arrière vitrée, Michel Parmigiani imagine un mouvement qui serait visible au moyen de surfaces ajourées réparties sur la caisse de la montre: «J’ai été frappé par l’immensité du moteur, une folie. Cette voiture était un moteur avant d’avoir des roues. J’ai compris qu’il fallait réaliser une montre qui serait un moteur avant d’être un instrument de mesure du temps.»
Le logo Bugatti est visible sur la boucle
L’équipe de LAB (Les Artisans Boîtiers) se souvient encore du défi qu’a représenté le développement d’un pareil boîtier volumique comportant 6 surfaces vitrées.
La mécanique de la Parmigiani Bugatti 370 s’inspire grandement de la conception automobile avec, et c’est une première mondiale, un mouvement transversal qui repose sur un axe horizontal et non vertical. Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu de calibre horizontal dans l’horlogerie. Les entretoises reliant les 5 platines rappellent la construction tubulaire des voitures de sport.
La boucle de la Bugatti Aérolithe représente la calandre
En 2009, le Chronographe Bugatti Atalante, le premier flyback, est présenté au salon de Genève. Plus accessible que la Bugatti 370 lancée en 2004 et que la Bugatti 372, cette création n’en est pas moins originale avec son boîtier massif et son cadran inspiré par l’esthétique des calandres des bolides Bugatti des années 30. Autre originalité de ce modèle, les poussoirs du chronographe sont positionnés sur la gauche de la carrure afin de rendre les poussoirs plus préhensibles, du pouce, et en faciliter l’activation sans quitter le volant de la main.
Il y aura ensuite, en 2010 au SIHH toujours, la Bugatti 372 Super Sport. A la différence du calibre 370, les composants du mouvement de la type 372 sont placés sur un axe vertical tout en préservant la lecture latérale du temps par la mise au point d’un renvoi de l’heure à 90°. Un système de doubles pignons à engrenage conique permet cet affichage des heures et des minutes sur le côté.
La voiture et la montre, côte à côte
Ce mouvement construit en cascade offre également un affichage de la réserve de marche visible par la glace centrale, tout comme la platine et les ponts. Grace à sa couronne dynamométrique, la tige de remontage sort de son emplacement afin de faciliter la manipulation lors de la mise à l’heure.
Parmigiani Fleurier Bugatti Aérolithe: la saga continue
D’esthétique baroque, la Parmigiani Bugatti Atalante est un modèle qui se singularise volontairement au risque de bousculer les goûts des amateurs d’horlogerie classique. Avec le modèle Aérolithe, Parmigiani Fleurier reprend le calibre automatique «fly back» PF 335 introduit avec le modèle Atalante tout en proposant une esthétique fluide et tout en finesse.
Parmigiani Fleurier Bugatti Aerolithe arrière
Dès la prise en main, la parenté avec la carrosserie créée par Jean Bugatti apparaît comme une évidence. Tout comme la Bugatti Type 57 Aérolithe, qui servit de prototype à la légendaire Type 57S Atlantic, le design de la montre est conçu sur un axe central. La carrosserie en élektron (alliage de magnésium) de l’aérolithe a été assemblée au moyen de rivets, puisque l’inflammabilité du matériau rendait la soudure impossible. Cette contrainte technique donna naissance à la fameuse épine dorsale, véritable signature esthétique de la Type 57S Atlantique, contribuant ainsi largement à la création de sa légende.
Cadran de la Parmigiani Fleurier Bugatti Aérolithe
La symétrie générale de la montre, avec ces deux compteurs à 3 et 9 heures et sa date à guichet incurvée à 6 heures, est renforcée par le design des éléments de la carrure. Dessinant 4 arrêtes saillantes, les cornes évoquent indubitablement la carrosserie de la Bugatti type 57 Atlantic et de son prototype, l’Aérolithe. Vues de profil, les cornes en forme de goutte d’eau, véritable marqueur graphique identitaire des créations de Parmigiani Fleurier s’élancent à la façon des ailes avant des Bugatti des années 30.
Enfin, une sensation générale de fluidité, qui semble comme issue d’un test en soufflerie, est remarquablement soulignée par l’intégration discrète mais fonctionnelle des poussoirs du chronographe sur la gauche de la carrure, comme incrustée dans les cornes. Cerise sur le gâteau, la boucle déployante reproduit fidèlement le dessin de la calandre de la Bugatti Veyron marqué du célèbre logo rouge de la marque de Molsheim.
La Parmigiani Bugatti Aérolithe au poignet
Le cadran est disponible en deux finitions, bleu Abyss, une spécialité Quadrance et Habillage, une société sœur de Parmigiani Fleurier. Ou crème de menthe, couleur prétendue de la Bugatti type 57 Aérolithe disparue… Cette dernière combinaison, plus discrète, confine un charme intemporel à l’ensemble. La sobriété du cadran est rehaussée par les deux aiguilles rouges de la seconde et de la minute du chronographe, immédiatement identifiable par ce code couleur.
Ce n’est qu’une fois installé au poignet que l’ensemble de ces raffinements se révèle pleinement. Si le confort au porter s’avère des plus aboutis, la manipulation du chronographe est éminemment ergonomique. De cette alliance réussie entre fonctionnalité et esthétique naît un garde-temps au caractère unique voir iconoclaste.
Côté exécution, une fois de plus, Parmigiani Fleurier offre le niveau de finition irréprochable auquel la marque nous a habitués. A l’exception du bracelet signé Hermès, des glaces saphir et des aiguilles, l’ensemble des composants est réalisé au sein des sociétés du groupe MHF (Manufactures Horlogères de la Fondation). Sans cette intégration verticalisée, il y fort à parier que ce modèle n’aurait jamais vu le jour, tant les contraintes de conception et d’exécution sont importantes. En particulier pour le boîtier dont la mise au point a nécessité tout le savoir-faire et la persévérance des collaborateurs de LAB (Les Artisans Boîtiers).
Si la collaboration entre marques automobiles et horlogères nous a offert de belles surprises, le partenariat entre Parmigiani Fleurier et Bugatti s’érige en modèle de cohérence. En effet, dans leurs domaines respectifs, ces deux manufactures s’acharnent à développer et produire des créations originales et contemporaines, tout en s’inscrivant dans le respect de la tradition.
Le design des cornes inspiré de la voiture
Il y a fort à parier que la Parmigiani Bugatti Aérolithe connaîtra un réel succès auprès des amateurs avertis d’horlogerie, tant cette montre juxtapose avec justesse la bienfacture horlogère et le design d’inspiration automobile.