Parmigiani Fleurier Tonda Quator

Cette Tonda Quator ne bute que sur le 28 février. Et encore…

Parmigiani Fleurier propose un magnifique quantième annuel que son porteur ne devra régler que trois fois en quatre ans, agrémenté d’une phase de lune de précision.

Par Marco Cattaneo
Journaliste

Il y a des montres qui avancent masquées et cachent sous un cadran épuré toutes leurs complexités intérieures. D'autres au contraire annoncent clairement la couleur, révélant au premier coup d'œil la qualité du mouvement qui les anime. On y retrouve, bien visibles sur leur cadran, les empreintes de chacun de leurs modules, de chacune de leurs complications. La Tonda Quator de Parmigiani Fleurier, sortie pour la première fois en 2011, fait clairement partie de cette seconde catégorie.

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Quelques indices pour l’amateur

Un guichet, des compteurs ou une aiguille rétrograde sont pour l'amateur autant d'indices faciles à décoder. Cette montre affiche son quantième annuel de façon si transparente qu'elle en devient classique, presque sage malgré la quantité des indications qu'elle propose. On n'est pas dans la prétention mais dans l'évidence, dans la maîtrise plutôt que dans la démonstration. Une élégante sobriété qu’accompagne le bracelet alligator signé Hermès.

Je la passe à mon poignet et la regarde un peu étonné. Ainsi, je ne devrai la régler que trois fois au cours des quatre prochaines années, plus un petit quelque chose tous les 120 ans à cause des phases de la lune, mais nous y reviendrons. Son mécanisme distingue les jours pairs des jours impairs. Terminée par un petit croissant rouge, unique touche de couleur du cadran qui la rend particulièrement lisible, l'aiguille rétrograde du quantième revient donc seule du 30 au 1 à la fin des mois concernés. Seule exception à cette règle, elle ne passe pas automatiquement du 28 février au 1er mars et doit être réglée manuellement ce jour-là, à la différence d'un quantième perpétuel.

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Une exception à l’exception

Mais comme en horlogerie, la beauté naît souvent de la complexité, il existe une exception à cette exception: lorsque l'année est bissextile, la Tonda Quator passe sans difficulté du 29 février au 1er mars. Soyons honnêtes, la réalité est légèrement moins complexe, en fait, la montre passe tous les ans du 29 février au 1er mars, d'où la nécessité de l'avancer d'un jour lorsque le mois n'en compte que 28. On arrive ainsi à ce chiffre de trois réglages en quatre ans.

A six heures, le disque des phases de lune de précision requiert une manipulation supplémentaire que le propriétaire de cette Tonda Quator n'effectuera qu'une seule fois dans sa vie. Et encore, uniquement s'il vit vraiment très longtemps. Il faut en effet l'ajuster une fois tous les 120 ans pour rattraper le cycle lunaire réel. Le disque, avec ses deux lunes en or rose, tourne sous un cache qui n'est pas ajouré uniquement vers le haut comme on le voit d'ordinaire, mais également vers le bas. Les deux lunes sont ainsi visibles, indiquant en haut les phases dans l'hémisphère Nord, et en bas celle de l'hémisphère Sud.

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Un clin d’œil mécanique

Comme toujours chez Parmigiani Fleurier, les finitions sont soignées, et on se laisse facilement séduire par l’un ou l’autre de ces petits détails que ne mentionnent pas les communiqués de presse, mais qui font le charme d’une montre lorsqu’on la porte, qu’on retrouve comme un rendez-vous discret à son poignet, une sorte de clin d’œil mécanique. J’apprécie ainsi le jeu des index qui touchent le bord de la lunette entre 4 et 8 heures, puis, cédant leur place au quantième des jours, se rapprochent du centre du cadran entre 10 et 2 heures. J’aime aussi la façon dont les deux compteurs - celui des jours à 3 heures, à 9 celui des mois - et le disque des phases de lune viennent bousculer un peu le rehaut, créant comme une vague discrète dans le cercle qu’il dessine.

Au revers du boîtier en or de 40 mm, à travers le fond saphir, j'apprécie l'élégance des ponts anglés; ils forment ensemble un cercle bien visible, composé de trois éléments qui se rejoignent sans se toucher, fermé le pont de balancier. Son diamètre est légèrement inférieur à celui de ce calibre PF339 à remontage automatique. Il se crée ainsi tout contre les flancs de la boîte, et comme creusée dans l'épaisseur même du mouvement, une sorte de rainure, un rail sur lequel court le bord de la masse oscillante.

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